Nous nous étions interrompus à la borne 202, mais on ne va pas s’arrêter là ! Allez, en route !
Un coup d’œil vers le nord, où la vue s’ouvre maintenant vers la vallée de la Nive, au loin. Les brebis vaquent à leurs occupations. Ni ours ni loup à l’horizon, juste de l’herbe à brouter, ça manque un peu de distractions, non ?
Un coup d’œil sur la gauche, côté espagnol : l’impression est un peu différente, car de nombreuses touffes d’ajoncs apportent une touche de jaune, et la forêt monte à l’assaut des crêtes, notamment par des plantations de résineux.
Plus ou moins cachée par ces fameux ajoncs, qu’on appelle par ici des chachis, voici la borne 201.
La borne 200 est bien mieux dégagée, au niveau d’un col herbeux côté France, et boisé côté Espagne. C’est ici que nous allons pique-niquer.
Ces jolis crocus sont en Espagne, photographiés depuis la France : ceci est donc une photo transfrontalière !…Comme beaucoup d’autres dans ces posts, du reste.
La frontière redescend maintenant tranquillement, sans trop s’éloigner de la crête, mais sur le versant sud cette fois. Un peu plus bas que notre chemin, il y a un point d’eau que nous allons découvrir : punaise, la fontaine de Roland, rien que ça ! Il faut dire que c’est tout près d’ici, à Roncevaux, que le célèbre neveu de Charlemagne est mort en 778. Nous connaissions déjà la brèche de Roland (cirque de Gavarnie), le pas de Roland (le long de la Nive près d’Itxassou) et le saut de Roland (près de Huesca en Aragon), nous complétons la série avec cette fontaine où des milliers de pélerins de Saint-Jacques ont dû se désaltérer en passant.
Pour Compostelle, suivez la flèche ! Une stèle, un peu plus loin, indique : Saint Jacques de Compostelle, 765 km. Pèlerin, tu n’as pas fini de marcher !
C’est un peu loin pour nous, et rien ne nous pousse au pèlerinage, auquel nous préférons de loin les sentiers moins fréquentés. Nous continuons donc à cheminer le long de la frontière, c’est une activité qui pour le moment n’attire pas les foules, et c’est tant mieux. Nous voici donc arrivés à la borne 199. Elle est bien dégagée, mais un peu cassée, peut-être l’œuvre d’un activiste basque adepte de l’unification.
Il n’y a pas bien loin à aller pour trouver ensuite la borne 198. Ce sera la dernière pour nous aujourd’hui, car la borne 197 se trouve beaucoup plus loin, à plusieurs kilomètres de là.
Mais nous n’allons pas faire demi-tour pour autant ! En remontant sur quelques centaines de mètres le chemin de Saint-Jacques en direction du Puy, nous pourrons rejoindre la route et l’emprunter pour revenir à la voiture en faisant une boucle, ce qui nous permettra de varier le parcours.
On prend vers la droite, encore une fois !
Par ici, les chevaux ont remplacé les brebis.
Les quelques arbres que l’on avait vus précédemment sous un angle un peu différent ne sont pas si isolés que ça, finalement. En fait, c’est l’extrémité de la forêt d’Orion.
Plus à droite, on revoit maintenant l’Urculu et sa tour sommitale.
Et en marchant sur la route, on voit bien nettement dans les pâturages les lignes de cheminement des bêtes qui matérialisent presque des lignes de niveau.
Une stèle en français et en basque commémore les membres d’un réseau de résistance à l’occupation nazie : le réseau Orion.
Et nous retrouvons nos amies les brebis avant de rejoindre la voiture…
…et de rentrer vers la côte après un petit arrêt désaltérant sous les platanes de Baïgorry.