Camaret-sur-mer

J’imagine que tous les connaisseurs auront reconnu immédiatement une image du « sillon » de Camaret, cette langue de terre si caractéristique et emblématique. Pour ma part, ne connaissant a priori rien de Camaret hormis la chanson du curé, je fus ravie d’y découvrir une église aussi remarquable, et tant pis si finalement il ne s’agit que d’une chapelle.

Nous longeons les quais dans le but d’aller voir cela de plus près.

On arrive, on se gare, et on se retourne vers le bel alignement des maisons.

Plusieurs vieux bateaux gisent là, abandonnés sur le bord du « sillon ».

D’anciens « langoustiers », témoins d’une époque révolue, avant que les gouvernements de Mauritanie et du Maroc décident de réserver cette pêche à leurs propres bateaux, dans leurs zones d’exclusivité.

Tout en admirant les bateaux du cimetière, nous approchons de la jolie chapelle « Notre-Dame de Rocamadour », dont le nom ne viendrait même pas d’un quelconque lien avec le très beau village de Rocamadour dans le Lot. Construite à partir du XVIe siècle, mais sur l’emplacement d’une chapelle plus ancienne.

CM pour Camaret, mais aussi MX pour Morlaix.

La porte est la seule ouverture dans la façade de la chapelle.

Un peu plus loin, très différente mais aussi spectaculaire, c’est la tour Vauban, construite entre 1693et 1696.

Sur l’arrière de la chapelle, on peut voir les emplacements des anciennes ouvertures.

Vue vers la ville, exempte des vilains immeubles qui défigurent tant de cités maritimes, ouf !

Il y a malgré tout un fameux port de plaisance, on ne peut pas tout éviter, n’est-ce pas ?

Toujours sur le territoire de Camaret, en allant vers la pointe de Pen-Hir, nous découvrons le long de la route un bel ensemble de Men-Hir 🙂 : ce sont les alignements mégalithiques de Lagatjar.

65 menhirs y ont été redressés en 1928. Un inventaire de 1776 en dénombrait 600 !!!

Mais les habitations sont vraiment très proches…

Contemporains des très célèbres alignements de Carnac, ils sont datés de trois millénaires avant notre ère.

Magnifique et mystérieux témoignage de nos lointains ancêtres…

Dinan et Pen-Hir.

On ne s’éloigne pas trop du cap de la Chèvre pour rejoindre la pointe suivante, qui est celle de Dinan.

Ces petits points noirs dans l’eau, au pied de la falaise, ce sont des surfeurs ! Car il y a ici un spot bien fréquenté, même en ce début de mois de novembre.

En haut, ici aussi, les sentiers parcourent la lande aux couleurs d’automne.

On découvre, un peu plus loin, la pointe suivante qui est celle de Pen-Hir, et ses îlots rocheux, les « Tas de Pois ».

Un gros bateau passe là-bas derrière les Tas, tandis que l’on voit bien les changements de couleurs du décor, en quelques minutes seulement. Le vent est toujours de la partie, et pousse vers nous toutes sortes de nuages, plus ou moins groupés.

L’extrémité de la pointe est bien tourmentée. L’Océan l’attaque sans relâche !

A droite, c’est l’anse de Dinan, avec plage, falaises et village breton. Kersiguénou, peut-être, mais ce n’est pas bien certain…

Pour visiter le coin, mieux vaut avoir prévu un vêtement étanche, car pluie et vent sont au menu du jour. Allons, rejoignons maintenant Pen-Hir !

Plateaux couverts de lande et falaises abruptes, ici encore. Et toujours les mêmes couleurs changeantes. C’est vraiment très beau.

On revoit là-bas la pointe de Dinan ! Évidemment…

Nous sommes sur le tracé du GR34, dit « sentier des douaniers », qui part du mont Saint-Michel et finit à Saint-Nazaire en suivant le littoral, et je ne pense pas qu’il y ait une borne à chaque kilomètre, mais le millième est sûrement important. On se souviendra que j’aime bien les bornes, peut-être à cause du jeu des mille bornes de mon enfance.

Et voici les fameux « Tas de Pois » ! Tant dans leur apparence que dans leur position, ils me rappellent bien les « Nuggets » de Nouvelle Zélande, visités à l’autre bout du monde il y a quelques années déjà (https://coxigrue.wordpress.com/2017/12/04/au-sud-du-sud/). Il manque quand même le phare et les otaries…
Si on regarde bien, à peine un peu plus loin, c’est le grain qui arrive! Fuyons !

Voilà, le grain est passé, court mais intense, il a laissé des traces au sol.

Vers la gauche, soleil et ciel menaçant. La pluie est sur la terre maintenant.

A droite, ce doit être la pointe du Toulinguet, et l’îlot sur la gauche le rocher du Lion.

Instant suivant, et voici une toute autre lumière sur le rocher du Lion.

Ici, à nos pieds, on voit bien se dessiner le patient travail de l’érosion.

Bon, voilà qu’un autre grain est en train de nous arriver.

Le soleil a encore trouvé moyen d’éclairer les créneaux de la forteresse, mais plus pour longtemps.

Avant de s’en aller, il faut bien fixer l’image de la croix de Pen-Hir, monument  commémoratif aux Bretons de la France libre.
Au dos de la croix se trouve une inscription en breton. « Kentoc’h mervel eget em zaotra », reprise de la devise bretonne, « plutôt la mort que la souillure ».
Et tout est dit…

Morgat et le cap de la chèvre.

Du cap Fréhel à la presqu’île de Crozon, il y a un bon bout de route. Ce n’est qu’en fin de journée que nous arrivons à Morgat, la station balnéaire de Crozon, où nous avons prévu de passer la nuit.

Jolies façades colorées en front de mer, même si celle de notre hôtel est un peu grisouille.

Il y a un grain qui arrive ! On s’est même fait prendre de vitesse, et contraindre à un repli stratégique dans un café.

On aurait pu se contenter de regarder le spectacle par la fenêtre…

Le lendemain matin, notre première visite est pour le cap de la Chèvre.

Première chose que l’on voit en arrivant, c’est le sémaphore qui contrôle la région. Tout autour, c’est sur une zone militaire interdite, entourée de grillages bien hauts et bien moches. Contournons le problème.

Face à l’Océan, il y a un mémorial dédié aux marins de l’aéronautique navale, morts en service aérien commandé. J’ai lu que le machin en béton figurait une aile d’avion mais je ne devais pas avoir le bon angle !

Spectacle époustouflant ! Mais enfin, quelque chose me dit qu’il doit y avoir du vent.

Wouf ! Envolé le spectateur !
Mais non, on s’est juste glissé à sa place.

Les chemins ont été aménagés, de sorte que la lande soit protégée du piétinement. A cette saison on n’a pas l’impression qu’il puisse être très intense.
Nous n’avons pas vu la chèvre qui a donné son nom au cap !

Un joli chemin part en direction de l’Océan. Mais nous avons trop de visites prévues pour nous lancer dans une randonnée.

En repartant, les premières petites maisons nous rappellent que nous sommes bien en Bretagne.

Le cap Fréhel.

Après notre belle halte à Saint-Malo, nous partons maintenant à la découverte de la nature sauvage qui fait la réputation de la Bretagne. Sans avoir besoin de faire trop de chemin, nous avons repéré, dans le département voisin des Côtes d’Armor, la pointe du cap Fréhel.

Là où il y a un cap, il y a en général un phare. Fréhel ne fait pas exception.

Et aussi, il y a des sentiers qui permettent de longer le haut des falaises à travers la lande sauvage, ce qui promet des spectacles exceptionnels. On commence par se diriger vers la côte Est. Sur la pointe que nous découvrons vers l’arrière, c’est le fort la Latte, un château fort du XIVe siècle, au bout d’un cap rocheux qui lui offrait une situation très protégée d’éventuels assaillants. Il est ouvert à la visite, mais nous n’avons pas prévu de temps pour cela, malheureusement.

Entre soleil et nuages, nous bénéficions d’une palette de couleurs extraordinaire.

En progressant, on s’éloigne du fort et on découvre la beauté des impressionnantes falaises du cap.

Pour les pêcheurs, il semble que ce soit l’heure du retour au port, car nous en voyons passer plusieurs, les uns derrière les autres.

Ce piton rocheux, détaché des falaises du cap, est recouvert de fientes. Il doit prendre sa part à la reproduction des oiseaux marins qui fréquentent le cap, mais novembre n’est pas la saison des nids, bien sûr.

On décide de s’installer là, à un endroit un peu abrité du vent, pour déguster notre boîte de sardines de la belle-îloise achetée à Saint-Malo. Nous mangerons local !
Non et non ! Toi, l’oiseau, tes sardines, il va falloir que tu ailles te les pêcher !

On dirait bien qu’il fait un peu la gueule…

C’est ce qu’on appelle un déjeuner avec vue ! Quelles couleurs incroyables !

Puis on continue la balade en haut des falaises. On découvre un rocher pentu qui me rappelle l’île éphémère de « l’étoile mystérieuse ».

De ce côté aussi, de hautes falaises colorées.

Nous sommes maintenant du côté Ouest de la pointe.

Puis la côte s’abaisse progressivement, et on découvre une petite plage de sable blanc.

Mais les rochers ne sont pas bien loin, avec toujours des jeux de couleurs extraordinaires.

La route par laquelle nous repartons longe la côte Ouest du cap, dont on voit encore le phare au loin.

Encore une belle plage, celle de Sables d’or les Pins, avant de quitter la côte pour rejoindre notre destination du soir.

Saint-Malo, le lendemain.

Vite, il faut finir le tour des remparts !

Nous y voilà ! Le sol est encore mouillé mais le ciel est dégagé. On va avoir du soleil, peut-être. Profitons-en !
Sur le côté droit, nous longeons les bâtiments si caractéristiques de la ville. Nos pas nous promènent ici dans un long temps d’histoire : c’est que ces remparts ont été construits à partir du XIIe siècle.

Sur la gauche, lorsque les échancrures des murailles le permettent, nous voyons les installations portuaires environnantes, et la ville un peu plus loin.

Pas trouillarde, la mouette, (ou peut-être le goéland ?) elle aime ce rôle de premier plan, sans doute.

Sans téléobjectif, et même au grand angle pour rentrer en entier dans la photo ! En étendant le bras, je pourrais la toucher.

Au niveau de la Grand’ Porte, une autre espèce d’oiseau se promène.

Hors les murs, et encore sur le port, un superbe 3 mâts jaune et noir, réplique d’une frégate corsaire de 1745, c’est l’Étoile du Roy.

De l’autre côté, caché derrière les remparts, un toit-terrasse végétalisé où un frustré de jardin fait pousser ses petites herbes. Aucune rambarde de sécurité, ça semble plutôt risqué…

Notre tour de ville achevé, nous redescendons sur terre pour aller visiter la cathédrale Saint-Vincent. La flèche que nous voyons ici remplace celle qui a été détruite lors des bombardements de 1944.

La nef, elle aussi restaurée après 1944.

La grande rosace du chœur, qui n’a que quelques décennies, laisse entrer la lumière à l’intérieur de l’édifice.

Belle architecture !

Au sol, une dalle commémore le départ de Jacques Cartier, célèbre enfant du pays, dont la cathédrale abrite aussi la tombe.

La matinée s’achève, il est temps de repartir, car notre programme est chargé : nous n’avons que quatre jours pour notre tour de Bretagne, c’est peu, vraiment !

Il faut quand même bien s’arrêter quelques instants pour admirer la vue de l’ensemble exceptionnel de la cité.

La flèche de Saint-Vincent s’élance au-dessus des toits.

Un ensemble vraiment extraordinaire, et une belle découverte pour moi. Au revoir, Saint-Malo !