Nous voici maintenant le 8 mai, jour de notre départ de Salon pour un retour progressif vers l’ouest. Ayant prévu un arrêt de quelques jours dans le Roussillon, nous ne sommes pas trop pressés et nous avons prévu de visiter au passage la cité médiévale d’Aigues-Mortes. Malheureusement, notre guide de ces derniers jours, retenu par ses obligations musicales, est dans l’impossibilité de nous accompagner, il devra donc se contenter de la lecture de cet article, qui lui donnera j’espère l’envie d’aller à son tour visiter ce haut lieu de l’histoire de France.
Le dimanche est jour de marché à Aigues-Mortes, on doit donc se garer au bout des allées où il se tient, mais ce n’est pas très loin quand même. Voici la porte d’entrée principale de la vieille ville, dite porte de la Gardette. Effectivement, on voit qu’ils sont encore trois à monter la garde, et depuis le temps on leur a mis un banc pour un peu plus de confort.
Derrière les remparts, c’est une vraie ville, avec ses ruelles et ses maisons de pierre.
Première visite pour l’église. Elle date du XIIIe siècle et a été édifiée à l’initiative de Saint Louis, qui n’était encore que Louis IX. C’est d’Aigues-Mortes qu’il partit pour les croisades (dont celle de 1270 qui lui fut fatale), et c’est ici qu’il vint se recueillir avant son départ.
L’intérieur de Notre-Dame des Sablons, très sobre, après avoir été dépouillé de ses décors du XIXe dans les années 1960. Il est joliment éclairé par les vitraux contemporains de l’artiste Claude Viallat.
Sur la place Saint Louis voisine, un pigeon a trouvé refuge dans un platane accueillant. Le vent souffle et la pluie est attendue pour ce soir, alors…
Mais il n’y a pas que des platanes et des pigeons, sur la place. Il y a aussi Saint Louis lui-même, majestueux et couronné.
Nous aimerions faire le tour de la vieille ville par les remparts. Pour cela, il faut rejoindre le sommet nord du quadrilatère formé par ceux-ci, où se trouve cette grosse tour appelée tour de Constance. Elle aussi fut édifiée à l’initiative de Louis IX, sur l’emplacement d’une précédente tour édifiée par Charlemagne au VIIIe siècle. La tourelle que l’on aperçoit en haut servait autrefois de phare.
Un pont permet d’accéder à la tour en franchissant les douves.
Au rez-de-chaussée, la salle des gardes possède un beau plafond avec une voûte à 12 quartiers, de même que la salle des chevaliers au premier étage.
Depuis la terrasse en haut, on a une belle vue sur les environs, ici c’est le canal du Rhône à Sète qui passe au bas de la tour.
Pour accéder aux remparts, il faut repasser par le logis, en repassant par le petit pont sur les douves…
…que voici, vu depuis les remparts.
Depuis ceux-ci, on voit aussi la cité à peu près au niveau des toits, et le fronton de Notre Dame des Sablons qui dépasse un petit peu.
Pour nous débarrasser d’une famille de touristes assez pénibles, nous décidons d’entreprendre le tour de la ville dans le sens contraire de celui préconisé par les indications. Nous ferons donc le tour dans le sens trigonométrique, ce qui est bien plus satisfaisant. Nous arrivons d’abord à ce premier angle, à l’ouest du quadrilatère, à la tour dite des bourguignons, ainsi nommée car en 1421, après le massacre de la garnison bourguignonne, les corps des vaincus y auraient été jetés et salés pour éviter leur putréfaction.
En poursuivant sur la longueur suivante, nous passons un bon moment à regarder le spectacle médiéval qui utilise un terrain juste à l’extérieur des remparts, et sur lequel nous avons une vue imprenable.
Côté ville, c’est le boulevard Gambetta, qui va de la porte Saint-Antoine à la porte de la Marine.
Au-delà du spectacle médiéval, c’est le salin d’Aigues-Mortes, avec une couleur très étonnante de l’eau.
Avant de finir notre tour de la ville et de poursuivre notre chemin vers l’ouest, notons encore au passage que la plupart des moellons portent le symbole de leur tailleur de pierre, ce qui rappelle utilement les hommes dont tout cela fut le rude travail.